C’est surtout par sa basilique que le renom de LE FOLGOET s’impose à la région et franchit même les frontières. On peut dire qu’elle est mondialement connue. Aux divers colloques, il est fait mention du jubé ou du porche des Apôtres, chef d’œuvre d’architecture ogivale de style gothique flamboyant datant du XIVème siècle et XVème siècle.
Le pèlerin ou le visiteur qui l’aperçoit de loin, est frappé par la hardiesse et l’élégance du clocher avec sa flûte octogonale, culminant à 53 mètres de haut. Le Jubé en pierre de Kersanton fleuronné et feuillage est une merveille d’architecture et de légèreté. Les autels, également en Kersanton, sont finement travaillés et de dimension imposante. Surmontés de vitraux de toute beauté, bien que n’étant pas d’origine, ils attirent les regards. Le porche des Apôtres avec des guirlandes admirablement sculptées encadrent les statues des apôtres au nombre de 13 et majestueuses (on a ajouté Paul reconnaissable à son épée).
Notre-Dame du Folgoet
La merveille des merveilles est bien sûr la vénérable statue de Notre-Dame de LE FOLGOET en pierre de Kersanton, qui reçoit chaque jour des dizaines et des centaines de personnes selon la saison venant confier leurs peines et leurs joies à cette vierge au doux visage.
Pour plus d’informations sur l’histoire du Folgoët et de sa basilique, contactez les Amis du Folgoët.
Cette Basilique était desservie par un collège de chanoines. Il y en eut jusqu’à 10, d’où l’origine de la collégiale. Ils priaient pour les fidèles ou les seigneurs qui avaient fait don de leurs biens afin d’être assurés des prières du clergé. Le malheur vint des décrets de Louis XIV qui remet la collégiale au rang de chapelle. Puis un incendie dû à une imprudence dévasta l’édifice en 1708. En 1790, à la Révolution, c’est la saisie des ornements des vases sacrés, des meubles et des archives. En 1791, vente de l’église qui deviendra grange, écurie, caserne. En 1792, destruction des cloches, elles retournent à la fonderie. En 1793, croix abattues, statues renversées, décapitées, armoiries mutilées. Ce n’est qu’en 1810 qu’une douzaine de paroissiens rassemblent l’argent nécessaire pour le rachat de l’église et la rendent au culte et aux pèlerinages. En 1829, la basilique devient centre paroissial, service assuré jusqu’à cette date par Guicquelleau. En 1888, Pie IX accorda l’honneur du couronnement à Notre Dame de LE FOLGOET. Le superbe vitrail de la façade sud commémore cet événement.
L’orgue de la Basilique
Après 300 ans de silence, la basilique a retrouvé ses orgues.
De l’ancien instrument, détruit lors de l’incendie de 1708, rien n’a subsisté sinon une archive mentionnant son achat en 1584 auprès d’un facteur d’orgues anversois dont le nom n’est pas cité et son arrivée par bateau via le port de Roscoff.
En 2009, à l’intérieur du nouveau buffet d’orgue, dessiné dans un style baroque par Yves Bernard de Broëc puis fabriqué par des artisans de la ville de Chenaï en Inde en 1998, le facteur d’orgues Bernard Hurvy avec son équipe de spécialistes conçoit et réalise l’instrument proprement dit. Sa composition sonore se développe librement, non sans rappeler quelque peu, à travers sa structure, le passé local franco-flamand. Ainsi ouvert sur un large répertoire musical européen, il s’inscrit dans la continuité de l’histoire du Folgoët.
En bas de page, écoutez et regardez.
La procession du Pardon
Le grand Pardon Notre Dame du Folgoët
Les moments forts de l’année sont les dimanches de mai » les Pemp-Sul » et le célèbre pardon de septembre qui attire plusieurs milliers de personnes. Tous s’émerveillent devant la splendeur de la procession de l’après-midi. La célébration du samedi soir est une cérémonie très suivie et très appréciée par les jeunes.
La légende de Salaun Ar Foll
Pourquoi cette basilique à LE FOLGOET ? Cela tient à une histoire et à une légende. Entre 1300 et 1358 environ, vivait en ces lieux, un homme simple, pauvre et orphelin. Mendiant sa nourriture, buvant l’eau d’une fontaine, se balançant aux branches des arbres, il chantait inlassablement « Ave Maria, Ave Maria ». On le trouva mort un matin de novembre 1358. Inhumé sur place, un lys fleurit sur sa tombe. Sur ses pétales s’inscrivait en lettres d’or « Ave Maria ». Les foules accouraient sur les lieux. Le duc Jean IV qui venait de gagner la bataille d’Auray, décida d’y bâtir une église et pose la première pierre en 1365. Jean V, son fils, acheva son oeuvre. Des pèlerins célèbres l’honorèrent de leur visite : la duchesse Anne de Bretagne devenue reine de France y séjourna en 1494 et en 1505, puis sa fille Claude avec son mari François 1er en 1518 et beaucoup d’autres. La basilique connut son heure de gloire.
La fontaine
Cette fontaine prend sa source sous le MAITRE-AUTEL. Au dessus, une élégante arcade, entièrement restaurée au cours de l’année 1999, abrite la statue de la Vierge portant l’Enfant Jésus dans ses bras. Malheureusement elle a été mutilée à la Révolution. Elle ne fut remise en place que vers 1837. Suite à des dégradations causées par des actes de vandalisme répétés, elle a dû être remplacée par une « copie ». Et la statue en granit a pris place à l’intérieur de la basilique, dans un enfeu du bas-côté latéral sud. Autrefois, les paysannes du Léon qui avaient une grâce à demander à Notre Dame venaient s’y agenouiller. Les jeunes filles superstitieuses y jetaient une épingle à cheveux : si l’épingle surnageait, elles étaient assurées de trouver un mari dans l’année. Si l’épingle tombait au fond du bassin, tout espoir de mariage s’évanouissait. Certaines, dit-on, trichaient un peu en glissant un cheveu sous leur épingle pour la faire flotter ! L’eau se déverse dans un bassin qu’on peut voir derrière le mur actuel, où l’on baignait les membres malades ou parfois les vêtements. Ainsi l’eau de la fontaine restait pure.
Le monument de Monseigneur Freppel
Tout près du doyenné, se trouve le monument élevé en 1902, par souscription, à Mgr Fréppel, évêque d’Angers. Mgr Charles FREPPEL, né à OBERNAI en 1827, est mort à Angers en 1891. Il y fonda les facultés catholiques. Prélat éminent et homme politique, il fut député conservateur de la 3ème circonscription de BREST. C’est lui qui, au couronnement en 1888, compara l’église du FOLGOET à un « gigantesque Ave Maria en dentelle de pierre que le peuple du Léon fait monter vers le ciel ». La statue est l’oeuvre de Monseigneur HERNOT, sculpteur à LANNION.
Le doyenné devenu presbytère
Ce vaste monument gothique fut construit peu après 1426 par Jean de KERGOAL, premier doyen du FOLGOET. Il apposa sur la façade ses armoiries « d’azur à une fasce d’or, surmontée d’une main d’argent soutenant un oiseau de même ». A son second pèlerinage en 1505, la reine Anne y logea et la chambre qu’elle occupa a gardé le nom de « Kramb Ar Rouanez » (chambre de la Reine, actuellement exposée au musée). Pourquoi doyenné ? Un doyenné est une circonscription ayant à sa tête un doyen c’est à dire un dignitaire. Ici au Folgoët, le doyenné était la demeure du doyen, c’est à dire du responsable ecclésiastique qui préside le chapitre au temps de la collégiale. Les doyens y devaient tenir une hôtellerie pour recevoir, nourrir et loger les pèlerins. Ceci laisse supposer que la bâtisse était plus grande et qu’elle a subi des modifications. Actuellement, le doyenné sert de presbytère. Les parties de l’édifice les plus dignes d’intérêt sont la porte sculptée, les fenêtres à meneaux et croisillons, les lucarnes, la grosse tour d’angle